Le Bon Plan : Pulp Fiction et le mystérieux visage de Marsellus Wallace
On regarde aujourd'hui un extrait de Pulp Fiction, et on s'intéresse à la manière dont Tarantino introduit le personnage de Marsellus Wallace dans l'histoire.
Tout d'abord, on entend juste sa voix, alors qu'il arrange le match de boxe truqué avec Butch, le personnage joué par Bruce Willis. Puis, sa main rentre dans le champ : elle tient une enveloppe pleine de billets. Marsellus Wallace (Ving Rhames) est donc, dès le début, présenté comme le véritable chef d'orchestre de la plupart des histoires qui vont se croiser dans le film. Du coup, le spectateur a une véritable attente sur ce personnage : il attend de voir son visage. Mais Tarantino va retarder le plus longtemps possible l'apparition complète de Marsellus Wallace.
A ce stade, on vous conseille évidemment d'avoir vu Pulp Fiction avant de regarder cette émission pour éviter d'éventuels spoilers désagréables :
Le bon plan - Pulp Fiction par lebonplanlemission
D'abord de dos, puis en arrière plan, au fond de la salle, ensuite, flouté, et enfin, masqué par l'ombre : cette séquence d'introduction se termine donc sans qu'on sache qui est ce fameux Marcellus Wallace. Plus tard, une nouvelle chance de voir le mystérieux personnage semble s'offrir à nous... Et bien, c'est encore raté: on n'a le droit qu'à son dos massif, sa nuque bandée d'un sparadrap, et son crâne rasé... Le suspens est à son comble.
La délivrance viendra lors de cette scène où Butch, au volant de sa voiture, tombe nez à nez avec lui. Ca y est, on le voit enfin pour la première fois, de face, en plein soleil... Et là... Il se fait violemment renverser par la voiture.
Tarantino nous prend à contre-pied en se permettant, après avoir créé l'attente sur l'entrée en scène de son personnage, après l'avoir rendu attachant et mythique, de l'humilier totalement dès l'instant où il est livré à notre regard. En lieu et place du parrain serein et impassible qu'on nous avait annoncé, on assiste au calvaire d'une simple marionnette, d'abord projetée dans les airs par la voiture de Butch, puis, quelques minutes plus tard, violée par les deux psychopathes dans la fameuse scène du magasin.
Tarantino, en magicien sadique, fait apparaître et disparaître les personnage à sa guise, comme si de rien n'était. C'est cette liberté aussi nouvelle que jouissive qui a, à l'époque, fait en grande partie le succès du film.
Un bon plan, ça se partage... pensez à en faire profiter vos amis !
En partenariat avec Les fiches du cinéma.
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