Retour en force de la jeunesse (et des filles) dans le cinéma français !
Cette semaine sort, très discrètement, un film simple et naturel, La Vie au Ranch de Sophie Letourneur.
Le film nous plonge dans la vie d'un groupe d'amies étudiantes. Il y est surtout question d'identité : comment trouver sa place dans la société ? Peut-on exister au travers du groupe ou faut-il s'en détacher pour grandir et trouver sa singularité ?
You look like a baby prostitute extrait de La Vie au ranch
La Vie au Ranch est avant tout, c'est assez rare pour le souligner, un vrai film de filles. Il est d'ailleurs parfois présenté (par exemple ici dans Le Monde par Isabelle Régnier) comme le versant franco-féminin d'une production de Judd Apatow quelque part entre Supergrave et En cloque, mode d'emploi.
Les joies de le colocation extrait de En cloque, mode d'emploi
On le voit vite dans les extraits, La Vie au Ranch n'a pas la langue dans sa poche. Film choral par excellence, la parole y est centrale. C'est essentiellement ce qui lui vaut sa comparaison avec les films américains nés de la tribu Judd Apatow. Les discussions s'enchaînent comme une partition rythmique, si bien qu'il est même parfois difficile de suivre alors que tout semble traité avec grande simplicité.
Le film tire son naturel de la façon dont il a été conçu et, petit à petit, se construit. Cette sensation de vérité tient dans la technique de composition du film mais surtout dans le scénario. Le groupe d'acteurs non professionnels, a été mis en situation d'improvisation et le dialogue a ensuite été tiré et manipulé en fonction des expressions et de la façon de parler de chacun. Le scénario a été construit comme on recompose un énorme puzzle, les pièces étaient déjà existantes, elles ont été retravaillées, redécoupées "à la main". Les dialogues ainsi reprécisés ont alors été appris par coeur par les actrices. Se réappropriant leurs propres textes, elles rejouent l'histoire.
Là j'suis alone in my room extrait de La Vie au ranch
Le texte tiré de la réalité, en plus de paraître ultra naturel, est donc, également violent, cru, sincère, drôle et touchant. C'est aussi ici que l'on peut faire le lien avec les nouvelles comédies américaines douces amères inventées par Apatow. Pas de censure ou de remontage politiquement correct de la vie de tous les jours, on montre le vrai sans avoir peur de la vulgarité qui existe au quotidien. On ne reconstruit pas l'époque, on l'assume. Dans La Vie au Ranch, on picole, on parle, on crie, on critique, on fume, on s'engueule et on pisse entre deux voitures, bref, on vit.
Pipi Room Party extrait de La Vie au ranch
C'est en cela que les films d'Apatow et La Vie au Ranch sont très générationnels. Ils montrent notre époque sans cacher notre langage propre, notre nouveau rapport au monde et à l'autre. Faut-il y voir le début d'un renouveau dans le cinéma français ? Des films comme Simon Werner a disparu, Belle Epine, Tout ce qui brille ou même Les Beaux Gosses ont au moins le mérite de réintégrer une jeunesse dont on n'avait plus aussi bien parlé depuis Le Péril jeune. A suivre...
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IMtheRookie17 octobre 2010 Voir la discussion...
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Simbans18 octobre 2010 Voir la discussion...
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wikiwiki14 octobre 2010 Voir la discussion...
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charles15 octobre 2010 Voir la discussion...
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Simbans15 octobre 2010 Voir la discussion...
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IMtheRookie15 octobre 2010 Voir la discussion...
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Simbans15 octobre 2010 Voir la discussion...
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futurfilf17 octobre 2010 Voir la discussion...
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IMtheRookie17 octobre 2010 Voir la discussion...
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Simbans18 octobre 2010 Voir la discussion...