La saison 3 de Rick et Morty est-elle si bien que ça ?
C’est parce que Rick et Morty n’est pas seulement une série comique que, depuis deux saisons, les aventures délirantes du savant fou et de son petit-fils tiennent en haleine une communauté de fans. Jérémie Maire de Télérama revient sur la saison 3, désormais disponible sur Netflix, et confirme qu’elle livre une vraie réflexion sur la famille, la vie ou la notion même de série. Attention, spoilers.
La saison 2 de Rick et Morty se terminait d’une manière très sombre pour une série pourtant potache. Rick, savant fou et alcoolique sur Terre et terroriste dans d’autres dimensions, se constituait prisonnier face à une puissante fédération extraterrestre afin de protéger sa famille, qu’il semble pourtant mépriser. « Wow, les choses deviennent plus sombres », répète Rick dans les deux premiers épisodes de la saison 3... On pourrait penser à South Park et Futurama. Mais la comparaison ne se limiterait qu’au côté « blagues de rots » et à celui d’une comédie SF. Rick et Morty se mue, en fait, en drame familial à la résonance métaphysique. D’ailleurs, c’est cet arc narratif que suit cette saison, preuve du caractère incroyablement imprévisible de la série.
Créativité hallucinante
Créé par Dan Harmon et Justin Roiland, produit par l’étrange chaîne câblée Adult Swim (et diffusé un temps de manière confidentielle sur France 4), ce dessin animé presque sorti de nulle part est devenu depuis la série comique la plus regardée par les 18-34 ans aux Etats-Unis. Dan Harmon, déjà coupable de Community, s’était constitué une solide base de fans, qui ont sûrement suivi la création des aventures du scientifique Rick Sanchez et de son petit-fils candide Morty Smith. Mais c’est avant tout pour sa folie, sa créativité hallucinante et son fonctionnement en vase clos que Rick et Morty fonctionne aussi bien. Et grâce à une dimension humaine rare dans une série animée.
Dans l’Univers de Rick et Morty – dont l’expansion s’est déroulée en à peine trente épisodes –, le postulat est très simple : l’existence d’une infinité de dimensions parallèles rend tout absolument possible et réalisable. La contre-partie de ce pouvoir, c’est que ça donne une sacrée baffe au sens de la vie : que vaut-elle quand on sait qu’il existe une multitude de sois, interchangeables ou différents, qui évoluent à d’autres endroits du cosmos ? « Rien n’a de sens. Viens regarder la télé maintenant », assénait déjà Morty à sa sœur Summer dans la saison 1. Cette lourde et déprimante question existentielle est omniprésente, une colonne vertébrale sur laquelle se greffent les gags.
Quand Rick se transforme en cornichon (l’incroyable Pickle Rick), les situations absurdes servent de prétexte pour aborder la difficulté à se faire une place dans ce monde, que ce soit au milieu du cosmos comme au sein de sa propre famille. A l’inverse, quand Rick se sort des griffes de cette puissante fédération extraterrestre qui le retenait prisonnier (The Rickshank Rickdemption, brillamment écrit), ce n’est pas pour apporter justice et paix à l’Univers ou sauver sa famille, mais pour retrouver une sauce éphémère de McDonald’s. Des quêtes inversement proportionnelles en importance, mais qui multiplient les couches et les sous-couches de ce monde aux multiples possibilités.
Situations absurdes et questions existentielles
The Ricklantis Mixup, épisode 7 de cette saison, est le parfait exemple de cet empilement de strates. Ces quatre histoires compactes ont beau être déconnectées des personnages principaux, elles permettent toutefois de fouiller un peu plus la psychologie des protagonistes et de faire avancer l’intrigue. Mais aussi de prouver la capacité du show à être mélancolique. On y traite des discriminations et du cynisme du monde. Difficile de ne pas rester bouche bée devant un épisode pas franchement drôle mais aussi magistralement raconté. L’un des meilleurs du show, qui laisse d’ailleurs apparaître une dimension politique absente jusqu’alors.
Plus que jamais, la maestria narrative de la saison 3 de Rick et Morty ne tourne pas seulement autour de la multidimension de ses personnages... et donc de l’humain. Si Rick est aussi méchant, c’est qu’il est malheureux. S’il déteste les Ricks des autres dimensions, c’est qu’ils lui rappellent qu’il y a du bon et du mauvais en chacun, et donc en lui-même. S’il boit (Vindicators Part III, épisode toutefois le moins intéressant de cette saison) ou efface les souvenirs de son petit-fils (Morty’s Mind Blowers, jouissif moment d’absurde), c’est que lui aussi souhaite cacher ses faiblesses.
La somme de tous ces Ricks, de tous ces Mortys, mais aussi de tous ces Beths (la mère), Jerrys (le père) et Summers (la petite-fille) sont autant de nuances de personnalité avec lesquelles tout humain cohabite, tous les jours, dans la vraie vie. On ressort lessivé par tant d’importantes questions métaphysiques et leurs sombres réponses. Mais, au moins, on aura bien rigolé.
Quand j'écoute du Pink Floyd ou que j'encense Blade Runner, il m'arrive de tomber sur des quarantenaires qui me disent "Ah c'est mon époque ça... Le bon vieux temps". Et ça m'exaspère au plus haut point pour 2 raisons :
-Parce que d'une part Pink Floyd et Blade Runner n'appartiennent pas à UNE génération. Dans 100 ans on continuera d'écouter Pink Floyd et de regarder Blade Runner. Donc shut up #1.
-Et d'autre part, shut up #2 parce que je suis jaloux de pas pouvoir leur répondre : "Ouais mais moi j'ai : ..."
Alors il y a bien Gravity, Baby Driver, Avatar, Fury Road... (Je compte même pas Le Seigneur des Anneaux ou Kill Bill parce qu'à leurs sorties j'étais trop jeune et je ne les ai découvert que 7/8 ans après leur arrivée) Mais primo ça ne fait pas beaucoup de films emblématiques et deusio : quid des séries ?
À part GoT et Breaking B auxquelles je n'adhère pas complètement mais qui restent, soyons honnêtes, de très bonne qualité, la S3 de Twin Peaks qui est un cas à part, et Stranger Things (sujet déjà abordé, vous connaissez mon avis) : quelle série peut se targuer d'être un emblème jouissif, pop et évocateur (de façon positive j'entends) de mon époque ?
Bah ma réponse ce serait Rick & Morty. Vraiment.
Alors est-ce que la S3 est si bien que ça ? Jugez en par vous même. Mais putain perso j'ai jamais vu un truc pareil ♥
Il y a au moins 5, 6 épisodes PAR-FAITS dans cette saison. Et les autres se contentent d'être excellents.