Pixar renonce aux suites : est-ce une si bonne nouvelle ?

Jim Morris, président de Pixar, l’a annoncé officiellement : Pixar va se concentrer sur les idées originales et arrêter de produire des suites de ses films à succès. En tous cas, après Cars 3 en juin 2017. Et Toy Story 4 en juin 2018. Et Les Indestructibles 2 en juin 2019… Décision facile, vu que Pixar aura donné des suites à tout ce à quoi il est possible de donner une suite ? Ou décision audacieuse, qui voit la propriété de Disney renoncer à un chemin pavé d’or et de films parfois excellents, comme en témoignent les résultats au box-office et l'accueil du Monde de Dory ? Spectatrices et spectateurs, sommes-nous gagnants ou perdants ? Donnez votre avis !

Oui, Pixar a pris la meilleure décision : ras-le-bol des suites

L’argument tient en deux mots : Cars 2. Une suite avec encore moins de sens que le film original – qui n’est déjà pas le meilleur de John Lasseter – avec des voitures qui se la jouent James Bond et des courses dans des rues bordées de maisons aux fenêtres et aux portes étroites dont on se demande qui peut bien vivre dedans, vu que tout est automobile dans ce monde ! Le succès mondial de cette séquelle d’un univers déjà éprouvé par des courts-métrages dispensables dédiés à Martin, la dépanneuse, a montré la voie à Monstres Academy, le prequel dont on cherche la raison d’être (comment faire un prequel de Monsters & Cie, film dont la conclusion radicale – « on s’est trompé, il vaut mieux faire rire plutôt que de faire peur » – rend caduque tout retour en arrière ?), Planes et Planes 2 (Cars, mais dans les airs, long-métrage sorti en salles alors qu’il aurait dû rester un direct-to-DVD) et aujourd’hui Le Monde de Dory, en attendant… Cars 3. Et pire ? Toy Story 4 ? Après la conclusion brillante du 3, comment peut-on faire un 4ème opus digne de ce nom, sauf à sa répéter ou pire, à dévitaliser rétrospectivement une trilogie parfaite en l’état ? Heureusement qu’on nous évite Là-haut 2 (au tour de Russell d’avoir 90 ans et de vouloir s’envoler vers la Lune) et WALL-E 2 (EVE tombe amoureuse d’un Macbook Pro retrouvé dans une décharge).

Non, Pixar a suffisamment d’imagination pour faire des suites incroyables

L’argument tient en sept mots : Toy Story 2 et Toy Story 3. Quand on réussit une suite au moins égale au film original – en tous cas digne de figurer aux côtés de Retour vers le futur II, du Parrain, 2e partie et du Dark Knight – et qu’on se permet même de remettre le couvert pour transformer l’ensemble en une trilogie parfaitement cohérente, on a le droit de ne rien s’interdire. Surtout pas de faire des suites brillantes. Vous n’avez vraiment pas envie de voir un Ratatouille 2, où Rémi serait confronté à la concurrence de, disons, des cafards gastronomes, capables de faire une aussi bonne cuisine que la sienne ? Ou mieux, à un Vice-Versa 2, plus long et dense que Premier rendez-vous ?, où l’on suivrait Riley dans l’épreuve promise à la fin du premier film : l’adolescence ! En plus, il y a suite et suite : Cars 3 par Brian Fee, ça ne fait pas forcément saliver, mais Les Indestructibles 2 (voire 3 ?) par Brad Bird, c'est une autre dimension en perspective, non ? Même s'il y a toujours le risque, à terme, de voir débouler un Planes 3…