The Sweatbox, le doc interdit de Disney
Après le génial Fuckin Kassovitz, voilà qu'un autre making-of interdit fait surface sur la toile : celui du projet Disney avorté Kingdom of the Sun.
Tout ceci commence quelques années après la sortie du Roi Lion, lorsque son bienheureux réalisateur Roger Allers se lance dans un nouveau projet censé se dérouler chez les Mayas, autour du Machu Pichu. Il contacte Sting pour se charger de la BO, lequel parvient à faire monter à bord sa femme Trudie Styler pour réaliser un documentaire sur la création de Kingdom of the Sun ; elle obtient alors un accès et une liberté rarissime au sein des studios, sans avoir idée de ce qu'il adviendra du film dont elle est censé filmer la naissance.
La "Sweatbox", c'est le surnom d'une salle de projection de Disney sans air conditionné, dans laquelle le réalisateur et toute son équipe de créatifs montrent les versions d'essai du film aux producteurs et autres financiers? avant de se faire massacrer verbalement par eux. Sans colère, sans hurlements et sans agressivité, les pontes du studios expliquent que rien ne marche, que les personnages sont nuls, que l'histoire est mauvaise, et que tout est à refaire.
Ce qui se passe, en réalité, c'est que Kingdom of the Sun était un Disney au sens classique du terme, mais que la direction voulait prendre une direction nouvelle, plus comique (ce qui sera effectivement le cas, si on compare Le Roi Lion à ce qui suit), et que tout ce sur quoi Allers a travaillé pendant de longs mois est devenu en réalité inutilisable. Résultat : le script est sévèrement amputé et remanié, le réalisateur est remplacé, et Sting doit presque tout reprendre à zéro. Au bout du compte, ce film muté deviendra Kuzco.
Si le doc, comme beaucoup de making-of de films maudits, abandonnés ou mutilés, est passionnant dans sa description d'un film qui aurait pu être, il est surtout révélateur de la culture d'entreprise de Disney, dont on se dit par moments qu'elle pourrait faire passer France Télécom pour l'île aux enfants. Alors que les productions de la firme sont toujours angéliques et pleines de bonne humeur, il est fascinant de se rappeler que l'envers du décor est un univers impitoyable où se jouent sans cesse de déchirants drames humains.
The Sweatbox, c'est Fuckin' Kassovitz au pays de Mickey (dépêchez-vous de le voir, il pourrait bientôt disparaître) :
Source : Hitfix.com