pas le temps de se mettre au vert

Tout savoir sur... Rango, de Gore Verbinski

Garanti sans spoiler ! | Par Hugues Derolez | Le 23 mars 2011 à 10h24

Chaque semaine, on se penche pour vous sur le film qui fait l'événement. Comment est monté le buzz ? Pourquoi le film est incontournable ? Que faut-il savoir pour briller dans la file d'attente ? On vous dit tout sans trop en dévoiler dans notre rubrique « Garanti sans spoiler ! ».

Ce qu'il faut savoir
Rango est un caméléon comme les autres. Apprivoisé, il vit dans un terrarium et s'invente des histoires fantastiques avec les quelques jouets qui vivent avec lui et qui peuvent lui servir d'amis. Mais aucun ne lui répond. Il y aurait de quoi perdre la boule. Et même si Rango rêve d'aventures, il va découvrir, une fois catapulté sans avertissement dans le désert, qu'une vie de héros est bien plus compliquée qu'il n'y paraît. N'utilisant que ses attributs de caméléon, à savoir se faire passer pour qui il veut en mentant effrontément, Rango va s'imposer rapidement comme le meilleur candidat pour devenir le shérif de Poussière, une petite ville aux habitants bourrus mais sympathiques. Ensemble, ils devront affronter les menaces qui pèsent sur la ville, dont la mystérieuse disparition des réserves d'eau qui met en péril la vie des animaux des environs. Rango devra faire preuve de courage mais surtout apprendre à compter sur les autres.


Vous n'êtes pas d'ici extrait de Rango

La scène dont tout le monde parle
Là où la fantaisie de Rango explose, c'est avant tout durant les scènes d'action. Un peu plus à l'aise dans son rôle de shérif, épaulé par les habitants de Poussière qu'il considère désormais comme ses amis, Rango se met en tête de poursuivre les criminels à l'origine de la disparition des réserves d'eau de la ville. S'en suit une cavalcade dans le désert, levées de poussière et coucher de soleil en arrière-plan, un véritable hommage aux westerns de Sergio Leone et consorts. Une réussite formelle qui nous rappellera avec émotion les course-poursuites des films de John Ford ou les affrontements poignants de Sam Peckinpah.


Western extrait de Rango

L'analyse qui a la gâchette facile
Le réalisateur Gore Verbinski retrouve ici Johnny Depp, son acteur fétiche, après la trilogie Pirates des Caraïbes qui remit au goût du jour un univers cinématographique depuis longtemps oublié ; celui de la piraterie bien entendu. Même mission pour les deux hommes aujourd'hui : retravailler l'imagerie du western, la rendre à nouveau attractive pour le plus grand nombre, réapprendre aux enfants à rêver de duels au colt et d'empoignades avec les bandits, plutôt qu'avoir le nez perpétuellement tourné vers les étoiles. Il n'y a donc pas de meilleure matière pour y arriver aujourd'hui que le cinéma d'animation, celui qui raconte des histoires aux enfants tout en se permettant un ton décalé qui amusera les adolescents et plaira aux plus grands. Shrek, il y a quelques années, en appliquant la même formule, réussissait le tour de force de donner une nouvelle jeunesse aux contes de fées.

On le constatait récemment, le western n'a plus le vent en poupe. Pourtant son univers composé de figures fortes, bandits et chasseurs de primes, a toujours une identité très forte, beaucoup de panache. En tentant de s'y frotter les studios ILM (le premier film d'animation pour les studios mis en place par George Lucas) fit preuve d'un grand courage. Rango, sous couvert d'une décontraction très en phase avec son époque, essaie donc de ratisser au plus large avec un humour qui fera mouche, tantôt pour les enfants, tantôt pour les adultes. Il faut reconnaître que Johnny Depp est parfait en caméléon qui cherche un sens à sa vie, traversant quêtes spirituelles, hallucinations, et combats dont il sort vainqueur, souvent un peu malgré lui. Les personnages secondaires, comme cela est souvent le cas face à un film conçu avant tout pour un acteur adoré, ne sont clairement pas du même acabit. Le grisâtre du désert s'affiche un peu sur leurs visages. La faute à un trop grand nombre de seconds rôles, dont on aurait aimé voir les traits un peu plus développés et le nombre réduit.

Un film convaincant sur la recherche de l'identité ; intéressant parallèle sur une époque dissolue où on aimerait être tout le monde et personne à la fois. Et sur un genre qui lui-même a du mal à se faire accepter sur les écrans de nos jours. D'abord asocial, Rango se fera des amis et apprendra à contrer les menaces qui font face à lui. Laissant comme message, simplement, qu'on peut tous être des héros. A notre manière. Cela sera sûrement suffisant pour redonner un coup de fouet au western et lui redonner les faveurs du public.


Bouteille de coca extrait de Rango

Les 3 bonnes raisons d'y aller

  • Un univers original rarement développé dans le cinéma d'animation.
  • Malgré les apparences, on reconnaît aisément Johnny Depp et ses élucubrations qui font de Rango un film bourré d'humour décalé.
  • Une qualité d'animation ébouriffante, qui prend le pari difficile d'insuffler un peu de vie dans un désert aride.

Revue de web

L'anecdote qui tue pour briller en société
Le personnage de l'Esprit de l'Ouest, guide spirituel de Rango incarné par Timothy Olyphant, fut conçu sur le modèle du Clint Eastwood de la grande époque, quand il écumait le désert et faisait cracher la poudre !

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