Les 5 pires castings de super-héros... et Ryan Reynolds dans Green Lantern
Green Lantern est un film dérisoire, où on sauve le monde sans que ça ait l'air d'avoir d'importance... La faute à qui ? La faute en partie à Ryan Reynolds, dont la belle gueule de gentil bad boy un peu passe partout est incompatible avec la stature requise pour incarner correctement son personnage sur grand écran. Retour sur les 5 pires erreurs de casting de l'histoire du film de super-héros.
Alors que Marvel et la Fox alignent les franchises à succès depuis le début des années 2000, leur rival bicéphale Warner/DC surfe sur le succès phénoménal de la trilogie Batman mais peine à se trouver un autre filon réellement lucratif à exploiter. Au lieu d'aller piocher dans l'excellent catalogue non-héroïque de la maison d'édition, la Warner s'échine à adapter des personnages costumés. Après les échecs de Catwoman, de The Spirit et de Jonah Hex, ils retentent donc le coup cet été avec Green Lantern? et celui-ci est déjà un four.
On peut attribuer cet échec (critique, public, artistique...) à de nombreux facteurs allant du personnage de Green Lantern lui-même aux effets spéciaux, mais une chose est sûre : Ryan Reynolds n'y est pas étranger. Le bellâtre canadien, avec son sourire Freedent et sa coupe de cheveux Head & Shoulders, n'a pas le charisme, la personnalité et la force de caractère indispensables à l'incarnation d'un super-héros.
Car le casting, peut-être plus encore que les effets spéciaux (comme en témoignent les premiers Superman), est la clef de voûte d'une bonne adaptation de comics ; il constitue à la fois son pilier et son maillon faible. Si des acteurs comme Hugh Jackman, Robert Downey, Jr ou Christopher Reeve sont globalement acceptés comme des choix parfaits, d'autres, à l'inverse, sont cloués au pilori par l'ensemble des amateurs de comics? Top 5 des pires erreurs de casting super-héroïques, sans Green Lantern, dont on vient déjà de parler.
L'engagement extrait de Green Lantern
5. Ben Affleck dans le rôle de Matt Murdock / Daredevil
Si on entend souvent dire que le director's cut de Daredevil est plutôt bon, il faut tout de même reconnaître que le film sorti internationalement en 2002 est loin d'être un chef d'oeuvre. Ben Affleck n'était que le cinquième choix de la production (derrière Vin Diesel, Matt Damon, Colin Farrell et Guy Pearce... un hétéroclisme qui en dit long sur les incertitudes des responsables du projet) et, malgré toute sa bonne volonté et une musculature adéquate, il n'est jamais vraiment à la hauteur.
Au milieu de la masse de reproches qu'on peut faire à l'acteur, 3 semblent émerger. Tout d'abord, il n'est pas roux, alors que Matt Murdock est invariablement un personnage roux, ce qui, ajouté à son handicap, augmente son aliénation sociale ; le jeu d'acteur d'Affleck ne lui permet pas de jouer un aveugle crédible ; enfin, son entrainement martial n'a visiblement pas été suffisant pour donner de la fluidité à ses scènes d'actions. Quand il se bat, on le sent mal à l'aise :
Love and war extrait de Daredevil
4. George Clooney dans le rôle de Bruce Wayne / Batman
Batman est probablement l'un des personnages le plus compliqués à camper, à cause de la dualité radicale entre le super-héros torturé et son alter ego playboy insouciant. Même aujourd'hui, aucun acteur ayant endossé le rôle n'emporte l'adhésion universelle, en dépit du fait que les fans de Michael Keaton puis de Christian Bale soient relativement nombreux.
Entendons-nous bien : lorsqu'il s'agit de camper un tombeur milliardaire au sourire irrésistible, Clooney est l'homme de la situation. Et, en fait, il l'est même trop, à un point tel que, lorsqu'il enfile le costume du justicier masqué, on est incapable de chasser de notre esprit son image de don juan contemporain. A sa décharge, on pourra lui concéder qu'il n'est pas aidé par les mauvais dialogues et les costumes ridicules (ces fameux tétons thermo-moulés) de Joel Schumacher. Conscient de ses fautes mais peu solidaires de ses petits compagnons de misère, Clooney qualifiera par la suite le film d' « énorme gâchis d'argent » ayant « tué la franchise ». Il n'a pas tort.
The Bat-Card... Never leave the cave without it extrait de Batman & Robin
3. Shaquille O'Neal dans le rôle de John Irons / Steel
Dix ans après Robocop et dix ans avant Iron Man, le justicier métallique du grand écran s'appelait Steel. Personnage initialement tiré de l'univers de Superman, sa mythologie et son background avaient été complètement remodelés pour lui offrir plus d'indépendance. Succédant à Batman & Robin, Steel est un échec critique de la même ampleur, mais se double d'un échec commercial cuisant, puisqu'il ne rentabilise que 10% de son petit budget de 16 millions de dollars?
A la tête du fiasco, on trouve Shaquille O'Neal? et tout est dit. Le Shaq avait pourtant la carrure et la présence physique d'un héros de comics, mais ses talents d'acteurs sont trop limités pour qu'on croie en lui, malheureusement. La rumeur dit que l'ex-basketteur, qui a du temps libre depuis sa retraite, aurait vainement tenté d'obtenir un rôle dans X-Men 2. Il rejoint donc Michael Jordan et Kobe Bryant dans la liste des basketteurs dont les reconversions sont, malgré le bel effort, porteuses de peu d'espoir.
Hammer time! extrait de Steel le Justicier d'Acier
2. David Hasselhoff dans le rôle de Nick Fury, agent du S.H.I.E.L.D.
Alors que le visage actuel de Nick Fury est celui de Samuel L. Jackson, dont on pourrait arguer qu'il a passé sa carrière à jouer des personnages de comics, il fut autrefois celui de David Hasselhoff, l'homme au caleçon rouge d'Alerte à Malibu. Hasselhoff n'incarnera Nick Fury que le temps d'un téléfilm, mais cela suffit à enterrer le personnage pour de longues années. Marvel ne s'était pas encore lancé dans l'ère des blockbusters de super-héros, qui s'ouvrirait en 2000 avec X-Men, et peinait encore à trouver ses marques, comme en témoigne ce casting malheureux.
Avec son cache-oeil, son cigare, sa barbe de 3 jours et son attitude badass, son Nick Fury n'est rien de plus qu'un Snake Plissken du pauvre, trop lustré pour être convaincant en super-soldat. Si la carrière de David Hasselhoff n'est faite que de seconds rôles et de cameos, ce n'est pas sans raison. Il est l'homme de K2000 et le sauveteur de Malibu Beach, et rien d'autre. Ces rôles lui collent à la peau à un point tel qu'il est impossible de l'en dissocier. Nick Fury ne suscite qu'un rire moqueur, et enfonce encore plus Hasselhoff dans un ridicule dont il ne peut se sortir qu'en se moquant de lui-même. La bande-annonce donne une bonne idée de ce qu'il s'y passe :
1. Halle Berry dans le rôle de Patience Philips* / Catwoman
Avec ses costumes ridicules, son insupportable bande originale et sa réalisation clipesque, Catwoman est un ratage total, comme on en voit rarement. Et au sommet de la montagne de mauvais goût que constitue ce film, on trouve Halle Berry, posée là comme une quiche en sous-vêtements, qui se contente tout juste d'être sexy en oubliant complètement que Catwoman est une bad girl à moitié tarée. A cet égard, Michelle Pfeiffer était infiniment plus convaincante dans Batman Returns.
En miaulant et en prononçant ses R de manière à ce qu'ils rappellent les ronronnements d'une chatte, Halle Berry touche indubitablement le fond de sa carrière, un événement marquant immortalisé par sa consécration aux Razzie Awards pour son rôle. Fait assez rare dans l'histoire de la fameuse cérémonie satirique, elle fit l'effort de se déplacer pour aller personnellement chercher sa « récompense » et en profita pour cracher un bon coup sur la Warner, oubliant effrontément qu'elle était une des principales causes du naufrage?
* Ce nom est une honte à lui tout seul? Catwoman s'appelle normalement Selina Kyle !
Le chat se réveille extrait de Catwoman