Cannes 2014 - Still the water, surfer sur la vague.
À mi-parcours de la folie cannoise, le film de Naomi Kawase semble recueillir l'ensemble des suffrages critiques et serait même pressenti pour décrocher la Palme. Ce joli drame intimiste sur l'amour et le deuil n'a pourtant rien d'autre de bien notable à présenter que son aspect souffreteux et sa joliesse, tout en retenue artificielle. Explications, en direct de la Croisette.
Still the water (Futatsume no mado) narre l'histoire d'amour très longtemps platonique de deux jeunes ados, Kyoko et Kaito, diversement confrontés à la mort.
Sur l'île d'Amami, la mer démontée charrie beaucoup de choses et finit par y déposer un corps inanimé, tatoué d'un dragon. Sensorialité, mystère.
Au petit matin, la police récupère la dépouille, anonyme et flottante. Les deux ados assistent à la scène et, comme interdits, se toisent en silence. Cette belle tempête romantique laisse présager le meilleur, mais n'accouche que d'une mer d'huile, aux belles couleurs pastels.
Grosso modo, le film est un récit d'apprentissage sur le deuil, pour aimer enfin, vivre surtout. Composé d'interminables atermoiement, de silences gênés, de philosophie empruntant plus volontiers à Brice de Nice qu'à Confucius, le film devrait au mieux s'attirer la simple sympathie de la part des cinéphiles. Et pourtant, le plébiscite qui l'entoure est total. Explications en 4 points :
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Naomi a la bonne idée de placer la scène un peu « choc » du festival, très belle au demeurant, à base de chèvres et de rasoirs, dès les premières minutes. Merveilleuse occasion de capter l'attention du festivalier un peu distrait par le papier qu'il doit rendre le lendemain.
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Le festivalier n'a pas eu grand chose de remarquable à se mettre sous la dent d'un point de vue esthétique et la photographie de Kawase (dont c'est la formation) est un régal pour les yeux.
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Le film est éminemment reposant. Après une semaine, le critique de cinéma est complètement explosé par une vie dissolue à base de soirées en peignoirs et d'articles écrits entre une nuit blanche et un film polonais. Il peut trouver une occasion en or de taper une petite sieste de 2 heures (après la scène choc, donc.)
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Les festivaliers intellectuellement à bout peuvent compter sur un texte et un sous-texte animiste sur l'acceptation de la mort à la symbolique pédagogique. On retiendra notamment une allégorie du deuil dans l'égorgement d'une chèvre, une envolée lyrique de Tortue Géniale sur le sens de la vie et une analyse de la vague d'Hokusai par un surfeur.
Si le film plaît aux festivaliers, il a par ailleurs toutes les chances de figurer au palmarès. C'est en effet une occasion en or pour Jane Campion de ne plus être la seule femme à avoir gravi la plus haute marche du palais.
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elge21 mai 2014 Voir la discussion...
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CommonJarvis21 mai 2014 Voir la discussion...
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valmito21 mai 2014 Voir la discussion...
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