Detention : quand High School Musical rencontre Scream et Retour vers le futur

Déjanté, fou, barré, les adjectifs ne manquent pas lorsqu'il s'agit d'évoquer Detention, même si le film n'a pas connu de sortie dans les salle françaises. Pour se rattraper, un DVD sera commercialisé le 8 août prochain. Et Vodkaster vous fait gagner des places pour une avant-première qui se déroulera le 29 juin.

Une pincée de teen movie, une once de têtes coupées à la hache et une garniture de répliques déjà cultes : Detention a tout du slasher déluré que personne n'attendait au tournant. Réalisé par Joseph Kahn dans un lycée de Santa Monica, cette production au modeste budget de 10 millions de dollars comporte une multitudes de références parfaitement dosées, de la comédie absurde à l'horreur la plus totale. Mais n'en restons pas là et précisons la recette, en musique.

Quand High School Musical rencontre Scream

Les petites têtes blondes de High School Musical au QI de 35, vous les avez en tête ? Bien. Prenez leurs doux visages, faites les reluire en surface mais évitez de les identifier seulement par leurs couleurs de cheveux : ici, pas de blonde, ni de brun ou de roux de service. Juste des profils atypiques : une timbrée qui débarque de 1992, un nerd qui ne pense qu'a coucher et un héros masculin (Josh Hutcherson, qu'on a pu voir dans Hunger Games) qui semble tout droit sorti de la garde-robe du groupe LMFAO. Voilà le topo.

Autre chose : évitez évidemment l'aspect comédie musicale d'High School Musical. Préférez son pendant sanguinaire en y apposant un tueur en série tout droit sorti de Sangdrillon, un slasher qui n'existe que dans Detention. Faites qu'il tue, mais mal, et avec aucune subtilité. Un peu comme si le tueur masqué de la franchise Scream se faisait lui-meme des croche-pattes chaque fois qu'il égorgeait quelqu'un, tout en prenant soin de faire peur.

Quand Retour vers le futur rencontre les années 90

Michael J.Fox était cool dans les années 80 ? Il sera ringard après Detention. Ici, plus question d'une DeLorean DMC-12 et d'un savant fou pour revenir dans les années 50. Misez tout sur un foutu ours lâché discrètement au milieu d'un lycée, lycée qui a pour nom "Grizzly Lake". Normal vous allez me dire.

Cet amoncellement d'éléments vous permettra de faire quelques retours savoureux dans le passé (grâce au fameux ours), et plus particulièrement en 1992 : ses salopettes, son "Jump Around" de House of Pain et son amour pour les manteaux en cuir. N'oubliez pas de piquer un élément important de la série Retour vers le futur : le temps. Mais vous n'aurez pas droit à la fameuse pizza de Retour vers le futur 3 :

Un mélange efficace de références

« Quel est l'utilité d'un film qui fait feu de toutes références ? » allez vous me demander. La bonne nouvelle, c'est que Joseph Kahn avait une réponse : il n'a pas pris une calculette pour ajouter une à une les références dont il se joue. Au contraire : tel un agriculteur qui prend soin de la fermentation de son vin - avouez, c'est beau comme métaphore, le réalisateur américain a réussi à doser tous ces éléments pour que le scénario, même s'il est complètement barré, fonctionne.

Des twists, des retournements de situations, des flashback jouissifs, une mise en scène clipesque (Joseph Kahn s'en étant pris aux clips de Britney Spears) et un fil scénaristique jamais déséquilibré donnent un slasher movie fantasque, intelligent et astucieux. Detention envoie une claque monumentale à la redondante série des Scary Movie. A la manière d'un Sacha Baron Cohen qui se moque des communautarismes et des clichés, Joseph Kahn a lui aussi pris le parti de se moquer, mais de tout, et même de lui. Réalisateur de Torque, la route s'enflamme, il traite son film de "débile" et ce, dès la bande-annonce.

Ce qui est top enfin, c'est que, si vous êtes à Paris demain soir, vous allez pouvoir voir le film gratuitement grâce à nos amis de Panic Cinéma qui organisent une projection. Il suffit d'envoyer un mail. Plus d'infos par ici.

Image : © Sony Pictures