John Singleton, le réalisateur de “Boyz'n the Hood”, est mort
Premier Afro-Américain nommé à l’Oscar du meilleur réalisateur, John Singleton est mort des suites d'un accident vasculaire cérébral, hier, à l’âge de 51 ans. L'homme d'un film, Boyz'n the Hood (1991), n'a jamais réussi à transformer l'essai, mais aura durablement ébranlé le cinéma, aux côtés de Spike Lee et quelques autres.
On a d'abord assisté à une foire d'empoigne assez scabreuse, pour de sombres histoires d'héritage : les uns annonçant la mort du cinéaste sur Twitter, les autres (comme son agent) appelant à respecter la vie d'un homme encore dans le coma. La famille a finalement débranché le moniteur et John Singleton a lâché son dernier souffle. Le réalisateur aux faux airs de Michael Clarke Duncan, issu d'un milieu social assez aisé, avait tout de même passé une partie de son adolescence chez son père à South Central, le quartier chaud de Los Angeles. De ce souvenir à la fois difficile et ému, durablement impressionné par le néo-réalisme italien, John Singleton avait tiré le très autobiographique Boyz'n the Hood, récit enfievré rappelant le sort terrifiant d'une population noire paupérisée, ghettoïsée, écrasée par le racisme et livrée à la violence des gangs, ici la Mafia de Crenshaw.
Si le cinéaste n'a pas vraiment brillé par la suite, essentiellement cantonné aux films de commande ou peu inspirés (2 Fast, 2 Furious, Shaft), il fut un des premiers noirs, avec Spike Lee et quelques autres, à forcer les portes d'Hollywood pour y faire entrer les suburbs, le Hip-Hop et les questions afro-américaines. Comme le rappelait Ice Cube à la presse américaine, John Singleton avait d'ailleurs mis en garde les Angelinos dès 1992, à l'occasion d'une interview, contre le risque d'émeutes, qui ne manquèrent pas d'enflammer la Cité des anges. C'était le 29 avril, soit vingt-sept ans jour pour jour avant sa mort. Le rappeur de conclure : “Je suis triste aujourd'hui, car ce 29 avril, qui avertira le monde de ce qui nous attend ? Je t'aime et tu me manques déjà, frère.”
Ailleurs, les hommages se sont succédé :
I was discovered by a master filmmaker by the name of John Singleton. He not only made me a movie star but made me a filmmaker. There are no words to express how sad I am to lose my brother, friend & mentor. He loved bring the black experience to the world. ..Us at Cannes ‘90 pic.twitter.com/CaRKjZtjgB
— Ice Cube (@icecube) 29 avril 2019
John Singleton was one of my big brothers in this fraternity of the entertainment industry. Gave me guidance, believed in me, and when it came to film he saw greater potential in me that… https://t.co/oX6bWtlNg1
— Busta Rhymes (@BustaRhymes) 30 avril 2019
Sad to hear of the loss of John Singleton. One of the great directors of our time. RIP John.. Prayers for your family
— Chris Tucker (@christuckerreal) 30 avril 2019
So long, John.
En revanche, Télérama a publié deux articles sur le réalisateur :
- https://www.telerama...st-mort,n6250624.php
- https://www.telerama...n-genre,n6251367.php