L’étrange destin de Karin Schubert
Si vous avez vu La Folie des Grandeurs de Gérard Oury, vous vous souvenez probablement de la sévère et ravissante reine d'Espagne (« elle est belle, mais elle est bête »), interprétée par une jeune actrice allemande de 27 ans, Karin Schubert. On la retrouve par exemple dans la drôlissime scène ci-dessous : la reine est confrontée à Don Salluste (Louis de Funès) qui se défend de la paternité qu'on lui reproche avec cette fameuse réplique « Majesté ? das ist ein Kolossal Konspiration ! ».
C'était en 1971.
Quand on va voir sa filmo sur IMDb, le dernier film dans lequel apparaît Karin Schubert s'intitule « Enfoncées bien à fond » (1994) du français Michel Berkowitch, réalisateur, entre autres, de : Trous à déboucher, Le Gros Trou de la Baronne ou encore Les gros nichons de la tante Cécile. Sans faire de mauvais jeu de mot, comment cette actrice prometteuse a pu en arriver à un tel grand écart ? Que s'est-il passé ?
En fait, la carrière de Karin Schubert est intéressante dans la mesure où elle s'inscrit harmonieusement dans l'ambiance « european exploitation » de cette époque. A partir de la fin des années 60, on voit en effet fleurir un nombre incalculable de films à petits budgets, explorant ou inventant un spectre très large de sous-genres cinématographiques (films d'horreur, giallo, slashers, western spaghetti, films érotiques ou X etc). Dans un élan internationaliste que n'aurait pas renié Jean Monnet, la production et le casting mélangeaient souvent plusieurs pays européens - chaque acteur jouant dans sa langue (le tout étant ensuite post-synchronisé).
Bref, Karin Schubert, après avoir joué son rôle de princesse espagnole dans la Folie des Grandeurs (coproduction franco-italienne), continue une carrière « normale » avec un second rôle au côté de Richard Burton dans Barbe-Bleue et une apparition chez Yves Boisset avant de basculer irrémédiablement du coté bis de la Force. Passée en Italie, elle enchaine les films d'exploitation, d'aventure ou même quelques westerns spaghetti - sur lesquels elle insuffle une touche d'érotisme.
Assez vite, une chose en appelant une autre dans ce merveilleux monde de l'eurosleaze, on la retrouve au casting de ce monument qu'est Black Emmanuelle en Afrique ainsi que dans un grand nombre de productions érotiques italiennes dont le comique troupier laisse un peu perplexe. Exemple ci-dessous avec un extrait de L'Infirmière du Régiment dans laquelle apparaît notre belle Karin Schubert, nue et apparemment un peu lasse de ce type de cinéma :
La vie de Karin Schubert est un peu un conte de fées à l'envers et la fin de l'histoire n'est pas très réjouissante. En 1985, à l'âge de 40 ans, elle se lance dans le cinéma X, apparemment pour payer ses factures et faire vivre ses enfants. Jouant sur son image de MILF avant même que le mot existe, elle obtiendra alors un vrai succès dans son pays d'origine, l'Allemagne (en témoigne cette horrible fan page NSFW). Elle a 50 ans lorsqu'elle met un terme à sa carrière porno et, aux dernières nouvelles, elle serait internée dans un asile psychiatrique. Misère de misère.
PS : si vous voulez en savoir plus sur cette période d'eurosploitation qui n'a été que grossièrement évoqué ci-dessus, je vous conseille la lecture de l'excellent livre Immoral Tales: European Sex & Horror Movies 1956-1984 de Cathal Tohill & Pete Tombs (bon, le livre est en Import Only et en rupture de stock donc c'est un peu un conseil en bois mais si vous tombez dessus, vous verrez, c'est une vraie mine d'or).
non mais moi, ce que je voudrais savoir, c'est la poursuite (ou non) des carrières de filles qui ont joué dans des films très bien, genre … Diabolo Menthe !
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