Tout savoir sur Des Hommes et des Dieux de Xavier Beauvois...

Chaque semaine, on se penche pour vous sur le film qui fait l'événement. Comment est monté le buzz ? Pourquoi le film est incontournable ? Que faut-il savoir pour briller dans la file d'attente ? On vous dit tout sans trop en dévoiler dans notre rubrique « Garanti sans spoiler ! ».

On a choisi de vous parler cette semaine d'un film qui a reçu un accueil critique divin à Cannes : Des Hommes et des Dieux, du réalisateur français Xavier Beauvois.

Ce psaume qui apparaît dans la bande-annonce du film donne le ton. Le récit se base sur l'histoire réelle des moines Cisterciens de Tibhirine assassinées en 1996. À l'issue du film, les têtes, tels les princes de psaume, tomberont. Mais le film s'attache avant tout à dévoiler la vie de ces moines avant le massacre. Certes, l'issue funeste est donc connue de tous, mais le film n'en demeure pas moins poignant.

Les critiques cannoises ont loué la sobriété et l'humanisme du film et le message universel qu'il véhicule. Par ailleurs, le film a été récompensé par le Grand Prix du jury, mais aussi (pas très étonnant) le Prix oecuménique.

La vie de ces moines, retranchés dans un monastère de Tibhirine, dans les montagnes du maghreb, est donc synonyme de calme, de philosophie, d'amour, de fraternité et de recueillement.

Le film est très proche de la version officielle des événements. Les noms des moines n'ont pas été changés. C'est le cas pour le frère Christian, joué par Lambert Wilson, et le frère Luc, incarné par Michael Lonsdale. Leur physique est tout autant similaire, comme en témoigne cette photographie.

Des évènements précis ont également été mis scène. C'est par exemple le cas pour la scène qui suit, lorque le commando du GIA requiert un medecin et des médicaments et que le frère Christian leur demande d'abandonner les armes :

On notera que les acteurs principaux, Lambert Wilson et Michel Lonsdale, ont déjà incarné des hommes d'églises au cinéma. Pour le premier, il s'agit de l'abbé Pierre dans Hiver 54, l'abbé Pierre de Denis Amar et pour le second, un abbé dans Le nom de la rose de Jean-Jacques Annaud.

Le thème religieux avait déjà été récompensé à Cannes, en 87, avec Sous le Soleil de Satan de Maurice Pialat. Mais le, film, bien au contraire de celui-ci, avait été hué par une partie du public. D'où le célèbre discours de Maurice Pialat: « Si vous ne m'aimez pas, sachez que je ne vous aime pas non plus ! ».

Qu'en pensent les bloggeurs?

Elodie Leroy, de filmsactu.com est enjouée : « Si l'austérité formelle pourra en rebuter plus d'un, la tension dramatique gagne peu à peu en puissance pour ne plus nous lâcher grâce à une mise en scène pleine de grâce. Que l'on décèle ou non des dieux dans ce récit remarquablement écrit, on ne pourra rester insensible aux hommes qui l'habitent, tous sans exception interprétés par un casting inspiré ». Sylvaine, de Notre Temps au Cinéma (Oui !) partage cette sensation « C'est un film éblouissant, et malgré son thème dramatique, il en ressort une paix et une grâce intenses. » Les critiques sont assez dithyrambiques sur la toile. Celle de Encore un blog sur le cinéma est légèrement plus modérée : « Des hommes et des Dieux impressionne par sa maturité. Le sujet pouvait tomber dans les affres du documentaire télévisuel ou du mauvais téléfilm de reconstitution, mais Beauvois se libère du sujet pour apporter quelque chose d'imperceptible, de plus universel, de captivant. Et pourtant le film conserve quelques fragilités, n'est pas toujours aussi tenu qu'il le pourrait, se perd dans une fin trop explicite, trop appuyée plombant le choc de l'élévation avortée. Un grand film certes mais un film à remettre en perspective. »