Tout savoir sur The Tree of Life, de Terrence Malick
Chaque semaine, on se penche pour vous sur le film qui fait l'événement. Comment est monté le buzz ? Pourquoi le film est incontournable ? Que faut-il savoir pour briller dans la file d'attente ? On vous dit tout sans trop en dévoiler dans notre rubrique « Garanti sans spoiler ! ».
Ce qu'il faut savoir
Jack est un enfant qui grandit dans les années '50 entre une mère aimante et croyante (Jessica Chastain) et son père (Brad Pitt) qui tient à l'endurcir, supposant qu'il lui sera alors plus facile de réussir dans la vie. Une fois adulte, Jack, alors incarné par Sean Penn, se remémore les souvenirs de son enfance, ses traumatismes et ses bonheurs. Pendant ce temps, nous assistons à la naissance d'un univers, d'abord chaleur et explosions, donnant la vie et pouvant éventuellement la reprendre.
La scène dont tout le monde parle
Les souvenirs de Jack se succèdent et se mélangent dans un maelström d'images et de musiques. Son histoire est encadrée par deux séquences oniriques, surnaturelles, décrivant le parcours de l'univers et sa destiné. La comparaison avec la fin hallucinée de 2001 de Stanley Kubrick n'est pas galvaudée. On y voit des étoiles se former, se déformer, des océans prendre vie, les balbutiements d'une planète. Les premières formes de vie se développent sur l'écran, amibes ou dinosaures, et parcourent ce nouveau monde. Peu à peu, l'univers se détériore, laissant un testament à ses habitants. L'occasion pour Terrence Malick de nous exhorter, comme dans ses précédents films, à la communion avec la nature.
Une famille heureuse extrait de The Tree of Life
L'analyse élégiaque
Six années d'attente entre Le Nouveau monde, le dernier film de Terrence Malick, et The Tree of life. Cinéaste hyper-sensible qui a joué toute sa vie à cache-cache avec les journalistes, Malick réalise seulement cinq films en trente ans. Chacun d'entre eux, de La balade sauvage avec Martin Sheen, à La Ligne rouge, film de guerre empreint de mélancolie, va un peu plus loin vers une forme devenue la marque de fabrique du réalisateur : une vision épurée et idéaliste de la nature confronté au chaos que l'être humain y a instauré.
Dans cette perspective, The Tree of life fait figure d'absolue conclusion à la recherche formelle du cinéaste. Jusqu'au-boutiste , illustratif, loin de toutes considérations narratives, Malick est, selon les goûts, à son pire ou à son meilleur car dans sa version la plus synthétique, représentative de son travail, mais sans grand mystère. L'aura du réalisateur américain fonctionne cependant à plein régime et la force d'attraction du film est massive. Torrent d'images, flux de formes, allant sans cesse de la nature à l'enfance, Malick affirme avec force son message, la fascination qu'il éprouve pour les forces naturelles, et comment il espère que l'être humain apprendra à les respecter.
C'est en poussant à l'extrême ses considérations esthétiques et morales, que ses détracteurs qualifieraient plutôt de tics et d'entêtements, que le cinéaste crée un fossé encore plus profond entre pro-Malick et anti-Malick. Les arbres, le ciel, la splendeur de la nature sont les images obsédantes du film. Une ode à la passion et à la bienveillance, qui souffre néanmoins de quelques carences. Obnubilé à l'idée de reconstruire l'histoire de l'univers sur écran, Malick ne laisse que peu de temps à ses personnages pour s'exprimer, pour converser, et nous apprendre qui ils sont. Nous naviguons entre passé et présent, espérant trouver des réponses à toutes les questions que soulève Terrence Malick, mais ce dernier reste dans sa posture de philanthrope : de réponses, sur les mystères de l'univers, il n'y en a pas. C'est à nous de nous éduquer, et d'apprendre à traiter au mieux l'immensité. Nous ne pouvons que l'observer, et essayer de comprendre ce qu'il veut nous dire.
C'est avec respect et distance qu'il faut essayer de regarder The Tree of life, une tâche difficile tant l'attente pour ce film fut grande. Mais il est une certitude, il continuera à faire parler de lui pendant des années, des décennies, divisant et alimentant les débats, se redécouvrant chaque fois avec un regard un peu plus précis et délicat.
Les 3 bonnes raisons d'y aller
- La qualité de composition des plans du cinéaste, oeuvres picturales saisissantes.
- Une rencontre entre deux grandes figures du cinéma, Brad Pitt et Sean Penn, qui n'est pas sans rappeler celle de Robert De Niro et Al Pacino dans Heat ; une rencontre impossible, qui hante tout le film.
- La révélation Jessica Chastain, déjà fort appréciée durant le Festival de Cannes pour Take Shelter, le second film de Jeff Nichols.
Revue de web
- Le Pour et Contre de la rédaction Première.fr
- Un voyage mystique selon Les inrocks
- La Page Facebook du film
- Portrait du réalisateur sur Filmdeculte.com
L'anecdote qui tue pour briller en société
L'origine de ce projet remonte au début de la carrière cinématographique de Terrence Malick, dans les années ?70. D'abord intitulé Q, le film devait déjà s'intéresser aux origines de la vie. Depuis, il a beaucoup évolué et le cinéaste a essayé de lui faire voir le jour de nombreuses fois. Le rôle principal fut envisagé comme revenant alors à Mel Gibson, Collin Farrell, ou même Heath Ledger, quelques temps avant que le jeune acteur décède.