Sorties de la semaine : Martha Marcy May Marlene, Le Territoire des loups...

Il y en aura pour tous les goûts cette semaine : du cinéma indépendant, de la comédie franchouillarde et coquine, mais aussi du badass et du mélo sirupeux. Un beau programme, pour que tout le monde puisse prendre son pied, surtout ceux qui apprécient les titres à rallonge dont on arrive jamais à souvenir avec exactitude.

Martha Marcy May Marlene
Le premier long-métrage de Sean Durkin avait fait sensation à Cannes en mai dernier alors qu'il était présenté dans la sélection Un Certain Regard. Dans une narration en deux temps, nous découvrons la jeune Martha (électrisante Elizabeth Olsen, soeur des jumelles du même nom, visiblement la plus douée de sa lignée) qui reprend contact avec sa soeur, et par là même avec les us et coutumes et l'affreuse routine sociale à laquelle elle fut rapidement arrachée. En effet, Martha a été un temps Marcy May, rebaptisée par son gourou (John Hawkes, impressionnante carrure d'un petit homme aussi terrifiant qu'amical), et aussi Marlene a l'occasion. Alors qu'elle côtoyait cette grande « famille », quand elle était adolescente, Martha s'initia en effet à l'agriculture, au tir à l'arme à feu, mais aussi à l'amour, du moins à ce qu'on lui enseigna être de l'amour. Jeu de miroir, entre acquis sociaux idiots et, en contrepoint, la violence de l'alternative naturaliste proposée par cette secte, Martha Marcy May Marlene fascine autant qu'il épuise.

Extrêmement fort et incroyablement près
Adapté du livre du même nom, Extrêmement machin chose s'intéresse au destin tragique de Tom Hanks, mort durant le 11 septembre (oui, depuis, c'est un androïde qui le remplace, je l'ignorais encore jusqu'à aujourd'hui) et à son fils, Hugo Cabret sans 3D, qui cherche à enfoncer la clé qui lui fut léguée par son paternel dans n'importe quelle serrure (grand symbole de virilité vous en conviendrez). Viennent s'adjoindre au casting un Max von Sydow muet et une Sandra Bullock propre sur elle. Parcours initiatique et conte d'enfant viennent donc se mêler à l'atrocité des attentats terroristes, dans une quête désespérée et savamment orchestrée.

Le Territoire des loups
Après le grandiloquent et bariolé Mi$e à Prix et le trop facile Agence tous risques, on pourrait croire que Joe Carnahan est un réalisateur de films d'action funky et légers qui se matent un cornet de pop-corn à la main. Pourtant, avec Le Territoire des loups, le bonhomme revient au ton pince-sans-rire, sombre et grave qui lui avait valu maints éloges au début de sa carrière. Le pitch : après un crash, un petit groupe de rescapés se retrouvent paumés au milieu de la montagne, où ils doivent lutter contre le froid et les prédateurs qui les ont pris en chasse. La trivialité du concept n'a d'égale que l'efficacité de la réalisation de Carnahan, et une seule question subsiste alors : who will survive, and what will be left of them?

Quoi d'autre ?
Deux autres films à retenir : les infidélités de Jean Dujardin et Gilles Lellouche dans le bien-nommé Les Infidèles, mais aussi Oslo, 31 août, de Joachim Trier, ou l'histoire d'un jeune homme qui doit rentrer en cure de désintoxication et qui ressasse ses opportunités gâchées.

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Images : © Fox Searchlight Picture & © Warner Bros.