Les débuts de Bérénice Bejo
Nous apprenions en début d'après-midi qu'après une cérémonie des Oscars plutôt mouvementée, Bérénice Bejo est enfin de retour au pays. Avant de rencontrer Michel Hazanavicius, son mari, et de tourner dans le premier OSS et The Artist, que faisait la talentueuse Bérénice ? Retour sur ses débuts...
La belle Bérénice, née en Argentine et ayant dû fuir son pays natal pour échapper à la dictature, profite aujourd'hui d'une bonne étoile qui lui porta chance dès ses premiers pas sur les plateaux de cinéma. Epaulé par son père, Miguel Bejo, réalisateur de son état, Bérénice côtoya assez tôt les cours de théâtre et participa à plusieurs courts-métrages, dont un segment de L'@mour est à réinventer, aux côtés de Marina Tomé. En 97 on peut la voir à la télévision dans un épisode de Julie Lescaut et, dans la foulée, dans un épisode de Le Juge et une femme.
Heureusement, elle s'éloigne vite de la télévision pour enchaîner quelques petits rôles, notamment chez Chantal Akerman (La Captive) ou Marie-France Pisier (Comme un avion). Mais son rôle le plus important est celui, légèrement prophétique, qu'elle tient dans Meilleur espoir féminin, le rôle principal donc, d'une jeune actrice débutante dont le papounet surveille les moindres faits et gestes. Ce papounet il s'agissait du réalisateur du film, qui n'était autre que Gérard Jugnot.
Enchaînant courts et longs entre 2003 et 2006, l'année où elle joua dans Le Caire, nid d'espions, Bérénice vogue doucement dans le cinéma français, entre drame et comédie, parfois comme une âme en peine, une Shannyn Sossamon à la française oserais-je dire (voir Road to Nowhere, un poème d'amour que lui déclara Monte Hellman, pour observer les différences et les ressemblances). Ce rôle d'amoureuse peinée et fantomatique on le retrouve surtout dans 24 heures dans la vie d'une femme, avec entre autres Michel Serrault, adaptation de Stefan Zweig qui traverse plusieurs époques et plusieurs amours pour dresser un hommage féminin, langoureux, intemporel. Laurent Bouhnik s'essaye ici à un romantisme froid et désespéré, lorsqu'il filme Bérénice en train de faire l'amour, la tête ailleurs, fuyant son amant du regard. Un exercice qui a dû lui plaire vu que depuis, Bouhnik a réalisé Q, en 2010, une succession de saynètes coquines absolument pas simulées. Sans Bérénice cette fois, désolé.
Elle est ailleurs extrait de 24 heures de la vie d'une femme
Image : © MK2 Diffusion
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Rhadamanthe428 février 2012 Voir la discussion...
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bonnemort28 février 2012 Voir la discussion...