Butch Cassidy et le Kid de George Roy Hill, une fuite en avant
Courant majeur dans l'histoire du cinéma américain, le Nouvel Hollywood a marqué les années 70 et profondément renouvelé la manière de faire des films. Nous vous proposons de découvrir les films et les auteurs phares de ce mouvement via une série d'articles détaillés...
Butch Cassidy et le Kid a tout d'un western classique. C'est pourtant un des films les plus modernes de son époque. Les deux pilleurs de trains et de banques les plus connus de la mythologie ouest-américaine se retrouvent poursuivis par les hommes de l'Union Pacific.
Début de poursuite extrait de Butch Cassidy et le Kid
La photographie du film, superbe, rend merveilleusement hommage aux paysages, personnages à part entière des westerns. Conrad C. Hall, directeur de la photographie, obtiendra d'ailleurs un des trois oscars récompensant Butch Cassidy et le Kid.
Le scénario, écrit par William Goldman, est destiné à Robert Redford (qui aura besoin du soutien de Goldman, Newman et Hill pour l'obtenir) dans le rôle de Sundance Kid, et Jack Lemmon dans celui de Butch Cassidy. Steve McQueen et Paul Newman s'avèrent finalement très intéressés, avant que Newman ne soit choisi.
C'est grâce à l'acteur, ami de George Roy Hill au lycée, que le réalisateur se retrouve à la direction du film. Hill, par sa jeunesse, n'a pas peur de jouer avec les codes du western, ce qui aurait dérangé plus d'un puriste de l'époque. Le départ de Butch et du Kid en Bolivie en fait partie : « John Wayne ne fuit pas », réplique le premier studio à qui William Goldman propose le film. « On ne fera le film que si les héros restent pour affronter les milices aux Etats-Unis ». Mais Goldman l'a bien compris, leur départ en Amérique du Sud fait partie intégrante de la construction de leur légende.
Ne me dis pas comment braquer une banque extrait de Butch Cassidy et le Kid
George Roy Hill ne veut pas d'une bande originale omniprésente dans son film. Il déteste qu'on utilise la musique à tort et à travers pour faire passer des émotions. Au final, Butch Cassidy et le Kid n'hérite que de 13 minutes de musique pour deux heures de film. Et ce petit quart d'heure lui suffit à remporter deux oscars : un pour la chanson originale désormais culte Raindrops keep falling on my head et l'autre pour la bande-originale de Burt Bacharach. Hill utilise peu de musique, mais quand il le fait, c'est souvent pour habiller une scène entière, sans dialogue :
La Bolivie extrait de Butch Cassidy et le Kid
A sa sortie, en 1969, le film n'obtient aucune bonne critique. C'est le bouche à oreille grandissant qui en fait un film culte. Cette histoire magnifique, entre le western, le conte, le triangle amoureux et le buddy movie a été accueillie avec enthousiasme : Butch Cassidy et le Kid est avant tout un film drôle et émouvant.
Je vole ta femme extrait de Butch Cassidy et le Kid
Quand Robert Redford prend la direction du Utah/US Film Festival, c'est tout naturellement qu'il le renomme Sundance Festival, en hommage à son personnage.
Le film a également été source d'inspiration pour de nombreux réalisateurs et scénaristes. Une des plus évidentes est sur le film de Ridley Scott, Thelma et Louise. Callie Khouri, la scénariste, l'appellera le « Female Butch Cassidy » [SPOILER] :
Fin [SPOILER] extrait de Thelma et Louise
En passant, je signale qu'Abattoir 5, film de SF que G.R. Hill a réalisé entre Butch et L'arnaque ressort mercredi au Grand Action (et peut-être ailleurs...)
En passant, je signale qu'Abattoir 5, film de SF que G.R. Hill a réalisé entre Butch et L'arnaque ressort mercredi au Grand Action (et peut-être ailleurs...)