Mostra de Venise 2019 : “Joker”, Polanski et Ariane Ascaride récompensés
La 76e Mostra de cinéma de Venise s'est clôt hier soir avec un palmarès aussi flamboyant que contrasté, annonciateur de quelques débats courroucés...
Fluctuat nec mergitur
Les protestations contre les paquebots géants sur le tapis rouge plus tôt dans la journée n'auront pas empêché la tenue de la cérémonie : le verdict est tombé et a en quelque sorte déjoué les procès intentés ici ou là. C'est d'abord le Joker de Todd Philipps, qu'on avait cru trop évident, trop facile... trop populaire ? Il a pourtant nargué ses contempteurs d’un sourire amer en empochant la récompense suprême, le Lion d’or. C’est ensuite le J’accuse de Polanski, dont les polémiques auraient pu éteindre la fougue – Lucrecia Martel, la présidente du jury, ne souhaitait initialement pas honorer le cinéaste franco-polonais –, finalement couronné d'un Grand Prix dont on entendra sans doute beaucoup parler... Deux réalisateurs qui se réapproprient des figures mythiques, maintes fois matières de cinéma ou de télévision, le premier faisant ostensiblement du pied à Scorsese, le second à sa propre histoire... N'y a-t-il que dans les vieux pots qu'on fait la meilleure soupe ?
Pas d'étoiles pour James Gray
En embuscade, Roy Andersson, cinéaste rare, célèbre essentiellement pour son admirable teen-movie bergmanien déjà vieux de presque cinquante ans, A Swedish Love Story (1970), s'empare du titre de meilleur réalisateur, avec About Endlessness. James Gray quant à lui, qui a laissé notre critique mi-figue, mi-raisin devant son trip existentiel dans les étoiles avec Brad Pitt (Ad Astra), repart les mains vides. Lot de consolation pour la France, avec un prix d'interprétation accordé à la merveilleuse Ariane Ascaride, fidèle parmi les fidèles de Robert Guédiguian, dans Gloria Mundi. Hors compétition, Sami Bouajila a reçu le prix Orizzonti du meilleur acteur pour Un fils et Jessica Palud, Philippe Lioret ainsi que Diastème le Prix Orizzonti du meilleur scénario pour Revenir. Un dernier grand perdant, enfin : Netflix, dont les deux films (Marriage Story de Noah Baumbach et The Laundromat de Steven Soderbergh) sont repartis broucouilles. Pour découvrir l’ensemble des récompenses, c’est ici :
Palmarès Compétition
Lion d’or
Joker de Todd Phillips
Lion d’argent - Grand Prix du Jury
Roman Polanski pour J’accuse
Lion d’argent du meilleur réalisateur
Roy Andersson pour About Endlessness
Coupe Volpi de la meilleure interprétation féminine
Ariane Ascaride pour Gloria Mundi
Coupe Volpi de la meilleure interprétation masculine
Luca Marinelli pour Martin Eden
Prix du meilleur scénario
No. 7 Cherry Lane de Yonfan
Prix spécial du jury
La mafia non è più quella di una volta de Francesco Maresco
Prix Marcello Mastroianni du meilleur espoir
Toby Wallace pour Babyteeth
Palmarès Orrizonti
Prix Orizzonti du meilleur film
Atlantis de Valentyn Vasyanovych
Prix Orizzonti du meilleur réalisateur
Blanco en Blanco de Théo Court
Prix Orizzonti spécial du jury
Verdict de Raymund Ribay Gutierrez
Prix Orizzonti de la meilleure actrice
Marta Nieto pour Madre
Prix Orizzonti du meilleur acteur
Sami Bouajila pour Un fils
Prix Orizzonti du meilleur scénario
Revenir de Jessica Palud, Philippe Lioret et Diastème
Prix Orizzonti du meilleur court-métrage
Darling de Saim Sadiq
Prix Luigi De Laurentiis
You Will Die At Twenty de Amjad Abu Alala
Réalité virtuelle
Grand prix du jury
The Key de Céline Tricart
Meilleur contenu interactif
A Linha de Ricardo Laganaro
Meilleure histoire
Daughters of Chibok de Joel Kachi Benson
Venezia Classici
Meilleur film restauré
Extase de Gustav Machatý
Meilleur documentaire sur le cinéma
Parou de Barbára Paz
Venice Days
Prix du public
Un divan à Tunis de Manele Labidi
Label Europa Cinemas
Boze Cialo de Jan Komasa
Prix Edipo Re Inclusion
Boze Cialo de Jan Komasa
Prix Venice Different Smile
My Brother Chases Dinosaurs de Stefano Cipani
Faudrait que je jette un œil à Flipper, qui n'a rien à voir avec le dauphin j'imagine