Trailer est-il ? : Jurassic Shark, The 25th Reich, Slaughter Claus...
Lancée en janvier 2009 sur le site Ecrans.fr, Trailer est-il ? est une chronique hebdomadaire compilant une demi-douzaine de bandes-annonces diverses et (a)variées : grosses machines, séries Z, raretés et plus encore... L'aventure Libé/Ecrans.fr s'étant achevée pour son rédacteur de mauvais goût, c'est sur Vodkaster qu'elle se poursuit après plus de trois mois d'interruption malheureuse. Enjoy, bitches.
Golden Sky
Nazi et science fiction seront à la mode en 2012 puisqu'en plus du projet Iron Sky et ses SS lunaires qui excite les geeks depuis trois ans, un ovni venu d'Australie vient jouer dans le même domaine. The 25th Reich, de Stephen Amis, raconte comment un groupe de GI's américains posté au pays de Crocodile Dundee en 1943 se retrouve propulsé 300 ans dans le futur via une machine à remonter le temps mal réglée. Et l'avenir n'est pas très reluisant puisque les suppôts d'Hitler y règnent en maîtres. Pire encore, ils projettent carrément d'attaquer Dieu (ouais, Dieu) dans la 25ème dimension (on imagine que c'est le monde parallèle où Dieu doit se planquer depuis un bail). Tout ce délire est bien entendu illustré par des effets spéciaux faits à la main (tremblante et peu experte) par une bande de passionnés aux goûts douteux. Hasard de la co-production internationale, le concurrent Iron Sky avait lui-même été tourné en partie au pays des kangourous, comme me l'avaient confié les quelques nerds derrière ce projet rencontrés en novembre au festival des Utopiales, à Nantes.
Criss de nerf
Malgré quelques tentatives bienvenues comme le récent festival du film québécois organisé au Forum des Images, à Paris, la cinématographie de la Belle Province reste maltraitée par les distributeurs hexagonaux, sans doute affolés à l'idée qu'un spectateur franchouillard ne pipe qu'un mot sur trois des dialogues de nos cousins québécois. Une idée d'autant plus absurde que si on arrive à piger le patois moisi de Dany Boon, c'est pas un petit « calisse » par ci, « tabarnak » par là qui va nous défriser l'encéphale. Le polar Omerta, avec son casting XXL, aura peut-être plus de chances puisqu'en plus de René Angelil (oui, le maaaarii de Tssséline Dion), on y croise Stéphane Rousseau, Michel Côté (C.R.A.Z.Y.) et l'excellent Patrick Huard (Starbuck). Il est question de mafia et de flics dans cette adaptation sur grand écran d'une série télé, et c'est peu dire que les premières images font plus envie que les Marchalleries poisseuses que Gaumont nous ressert depuis dix ans.
Du plomb dans la tête
Quelques mois après son étonnant Balada Triste (plombant par certains moments, incroyable de grâce et de folie par d'autres), Alex de la Iglesia nous revient avec La Chispa de la Vida, comédie noire dans laquelle le réalisateur du Jour de la Bête propulse un loser dans une situation peu enviable : suite à un accident, le voilà empalé au niveau de la tête sur un chantier. Il vit encore et est conscient, mais si on le déplace pour libérer son crâne, il meurt. Médiatisé à mort, le pauvre hère va profiter de l'occasion et de cette soudaine célébrité morbide pour gagner de l'argent qui reviendra ensuite à sa famille. Il était important de résumer le pitch pour les non-hispanophones, que le simple trailer non sous-titré aurait pu rebuter. Niveau casting, Salma Hayek retrouve la langue de Cervantès, bien entourée : outre l'hilarant Santiago Segura (Torrente), le casting réunit également Carolina Bang, la bombasse absolue découverte dans le Balada Triste. Ce grand coquin se trouve être au passage le compagnon de cette comédienne de 26 ans, soit 20 ans de moins que lui. Que suerte, coño.
Les glands de la mer
On ne sait pas grand chose de ce Jurassic Shark réalisé par Brett Kelly si ce n'est qu'il propose, comme son titre l'indique, une histoire de squale d'origine préhistorique bien décidé à bouffer de la bimbo. Bimbos évidemment incarnés par des donzelles en bikini ayant visiblement autant de talent d'actrice que de textile sur le corps, autant dire peau de zob. On espère que les scènes d'attaque rattraperont l'affaire, mais vu le peu d'images alléchantes proposées dans le trailer (habituellement, c'est l'inverse, tous les money shots y sont pour attirer le spectateur naïf), on y croit autant que le retour de Spielberg derrière la caméra pour un hypothétique Dents de la mer 5.
SF bien raisonnable ?
Premier long métrage de Paul Bunnell, comédien avec quelques mises en scène de courts et moyens à son actif, The Ghastly Love of Johnny X joue à fond la carte de la SF retro cool à grand renfort d'imagerie fétichiste : noir et blanc classieux, jolies pépés à la Russ Meyer, bande son rock'n'roll vintage, soucoupes volantes, et autres nains. « They sing ! They dance ! They're juvenile delinquents from outer space ! » nous prévient la belle affiche de cette comédie musicale aussi spatiale que spéciale qui a le bon goût de ne pas avoir l'air trop cheap. Niveau casting, c'est avec un grand plaisir qu'on retrouvera le merveilleux Creed Bratton (aka Creed dans The Office) avec un maquillage de crooner zombie du plus bel effet, tandis qu'en récupérant le rôle principal, Will Keenan semble prendre un abonnement à cette chronique : on parlait en effet de cet habitué des productions Troma la semaine dernière en évoquant le gore Chop.
Le Père Noël est une raclure
Oh, oh, oh, bande de petits bâtards ! Avant de vous laisser retrouver vos cousins dégénérés et passer de looooongues heures coincés à table à discuter de la crise grecque, d'Intouchables (« j'ai adôôôôôôré ») et à subir les blagues sur Bref de votre tante qui se croit jeune parce qu'elle connaît Kyan Khojandi, laissez-nous vous proposer, pour la dernière fois de 2011, une petite perle filmique pour bien achever l'année. La chose s'appelle Slaughter Claus et est signée Charles E.Cullen (l'équivalent français serait sans doute Charles M. Hoserfeuquer). Curieux personnage que cet E. Cullen puisqu'il s'agit, d'après son site officiel, d'un fermier spécialisé dans la volaille, mais également d'un ingénieur, amateur d'explosif, musicien, peintre et réalisateur de films de série B. Parmi sa « filmographie » faite avec trois bouts de ficelles, des titres comme Super Badass, The South will rise again et autre Night of the Bums. Tout cela est proprement fascinant et donne bien envie de jeter un oeil à son Slaughter Claus de saison, puisqu'il est bien entendu question d'un mec qui bute des gens déguisé en Père Noël. La chose est dispo en DVD import depuis novembre dernier, si vous ne savez pas quoi faire des thunes que va vous cracher Mémé. Joyeux Noël, les trailos, et bonne année !