La Part des anges : Rencontre avec les acteurs du film
En attendant la sortie (27 juin) de La Part des anges, le nouveau film de Ken Loach, découvrez notre interview vidéo des jeunes acteurs du films, rencontrés à Cannes le jour de la projection officielle...
Ken Loach est un « abonné » du festival de Cannes. 17 de ses films y ont été présentés, dont onze en compétition qui auront récolté 5 prix : la Palme d'or en 2006, 3 prix du Jury (le troisième cette année), et un prix du scénario pour son compère Paul Laverty.
Or on a tendance à banaliser la présentation à Cannes des films de ces habitués du festival, surtout quand le cinéaste concerné parait sur le déclin. C'était le cas, l'année dernière, du film de Pedro Almodovar (qui succédait aux poussives Etreintes brisées), et cette année de Ken Loach, dont l'insignifiant Route Irish (ajouté à la compétition en 2010 alors que le festival avait déjà commencé) avait consterné les plus grands fans du réalisateur. Dans un registre complètement différent, la surprise provoquée par La Part des anges fut finalement aussi excellente que pour La Piel que habito en 2011. Avec cette comédie tendre, Ken Loach signe, dans la veine du cinéma social contemporain, son meilleur film depuis Sweet Sixteen.
Une poignée de jeunes écossais, condamnés à des travaux d'intérêt général, se trouve embarquée dans une aventure certes moins fantastique, mais tout aussi extraordinaire, que celles de leurs cousins Misfits à la télévision.
Comme Loach sait si bien le faire, La Part des anges mêle la comédie au drame social, s'inscrivant ainsi dans l'une des grandes traditions du cinéma britannique, mais va cette fois plus loin dans l'hybridation des genres. Le récit initiatique porté par la découverte du Whisky s'élabore sur fond de film de casse. Cette fois, Loach est libéré du fatalisme tragique qui hante habituellement ses films. Notons qu'il est rare de voir l'optimisme pousser avec l'âge. Quoiqu'il en soit, ce qu'il faut louer par dessus tout, c'est l'extrême bienveillance avec laquelle il regarde ses personnages.
Emballés par le film, nous avons sollicité une rencontre avec les jeunes acteurs, pas abonnés pour le coup (même si deux d'entre eux étaient déjà venus à Cannes pour Sweet Sixteen), qui nous ont reçu avec enthousiasme et sérieux. Ce matin là, sur la plage du Carlton, le bruit des vagues venant se briser sur la digue de sable derrière nous (désolé pour la qualité du son) ajoutait au charme de leurs accents écossais. C'était juste avant une montée des marches en kilt qui devait rester « top secret » jusqu'au soir.
De gauche à droite derrière, ils s'appellent Gary Maitland, Paul Brannigan et William Ruane, et elles devant, ce sont Jasmin Riggins et Siobhan Reilly.
Sympathique. La petite bande l'est totalement, dans le film comme dans la vie. L'esprit sans doute engourdi, quelques festivaliers (qui découvraient pourtant le film à point nommé, au beau milieu d'un festival un peu austère et avec une météo tout à fait adaptée) ont boudé leur plaisir, en se contentant de réduire avec condescendance le film à ce simple adjectif. Ce n'est pas faire justice à ce film redoutablement bien écrit qui aura eu le privilège de faire retentir de beaux éclats de rire dans le Palais des festivals. Des rires dont le Président Moretti, plus que tout autre, connait bien la valeur.
Gagnez un voyage en Écosse et des places pour le film...
Entretien réalisé avec Hendy Bicaise d'Accreds.fr dont l'excellente critique du film est à lire ici.