Le 1er à faire une vanne sur "homard m'a tuer" a perdu

Cannes 2015 : The Lobster de Yorgos Lanthimos

Festival / Récompenses | Par Florent Dufour | Le 16 mai 2015 à 11h50

Troisième film présenté en compétition à Cannes 2015, The Lobster de Yorgos Lanthimos peut déjà aisément remporter la Palme du pitch le plus improbable du Festival.

Film grec de 1h58. Six ans après avoir été révélé à Cannes par le Prix Un Certain Regard, Yorgos Lanthimos est cette année en lice pour la Palme d’or avec The Lobster. Depuis sa dernière apparition sur la Croisette, le réalisateur grec n'a pas chômé et a même reçu les bonnes grâces de la Mostra en 2011 avec Alps. Cette fois-ci, il revient armé d'un casting de choix - Colin Farell, Rachel Weisz, Léa Seydoux, Ben Whishaw et bien d'autres - pour soutenir une intrigue saugrenue. Dans un avenir proche, les célibataires sont forcés de trouver l'âme soeur en 45 jours. S'ils échouent, ils sont transformés en un animal de leur choix. Pour échapper à ce destin, un homme s'enfuit et regagne un groupe de résistants : les Solitaires. 

Open bar

Cannes peut aussi se consommer tranquillement à la maison. Découvrez nos cocktails cinéphiles, spécialement concoctés pour se substituer aux films sélectionnés...

Prenez n'importe quel film de Quentin Dupieux pour le goût de l'absurde (par exemple Steak, mais ça marche aussi avec les autres), puis faites revenir à feu doux des morceaux de La Chasse du Comte Zaroff pour le plaisir de la chasse à l'homme. Maintenant, rajoutez une louche de Her pour l'univers dystopique et les relations amoureuses 3.0 (et la moustache). Vous pouvez aussi agrémenter le tout d'une cuillère à soupe de Oncle Boonmee pour la réincarnation animale.

Une scène : la rave silencieuse

Alors qu'il pensait avoir retrouvé un semblant de liberté, le personnage interprété par Colin Farrell se rend rapidement compte que les Solitaires sont eux aussi menés d'une main de fer, ici par la froide Léa Seydoux. Une caste où il est interdit de se toucher, ni même de flirter, et encore plus de s'embrasser. Quant à faire l'amour, personne n'a encore osé s'y essayer. Mais ça ne les empêche pas de se faire de bonnes fiestas de temps en temps ! Et le type de musique qui se prête le mieux à une activité solitaire, sans quiconque ne vienne pénétrer son cercle d'intimité, c'est bien évidemment la musique électronique (c'est Léa Seydoux qui le dit). Ce qui donne lieu à une séquence assez cocasse (l'une des nombreuses séquences cocasses du film, en fait), voyant ces Solitaires en ponchos remuer leur derrière au son d'une musique que nous, spectateurs, ne pouvons pas entendre. En y repensant, c'est aussi drôle que triste à voir.

Le résumé en textos

Le Festival de Cannes c'est aussi 372.000 textos par jour et par festivalier. Alors finalement, pourquoi ne pas aussi raconter le film comme ça ? (voir en grand) 

 

Le juste prix

La bedaine est à la mode, ça a d'ailleurs carrément un nom trendy : le «dadbod». Même Joaquin Phoenix s'y est mis dans Irrational Man, le dernier Woody Allen (il avait déjà bien entamé le processus dans I'm Still Here). Et c'est maintenant au tour de Colin Farrell de rentrer dans la compétition, avec son très joli bidon qu'il arbore fièrement dans quelques scènes topless qui devraient rapidement faire chuter son sex-appeal. Mais qu'à cela ne tienne : sans doute par empathie (ou identification, allez savoir), nous tenons à lui décerner le Prix Kronenbourg de la plus belle bedaine du Festival.

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