Cannes 2015 : Sicario de Denis Villeneuve
Onzième film présenté en compétition à Cannes 2015, Sicario de Denis Villeneuve nous plonge dans l'univers des cartels, mais nous donne l'impression d'avoir déjà vu ça.
Film américain de 2h01. Récompensé pour un court-métrage, Next Floor, à la Semaine de la Critique en 2008, Denis Villeneuve s'est largement fait connaître depuis, puisqu'on lui doit les remarqués Incendie, Prisoners et Enemy (avec, pour ces deux derniers, Jake Gyllenhaal dans le rôle principal, qui fait partie du jury de la compétition). Sicario se présente comme un thriller âpre mettant en scène Emily Blunt (qui fera ses premiers pas sur la Croisette), une agent du FBI solitaire et déterminée, confrontée à la dure réalité des cartels mexicains. Pour l’accompagner dans cette difficile épreuve, se tiennent à ses côtés Josh Brolin et Benicio Del Toro, acteur bien aimé du Festival puisqu’il a déjà remporté à Cannes le prix d'interprétation masculine pour Che en 2008.
Une scène : l'embouteillage
Arrivées en force dans la cité de Juarez, réputée comme étant l'une des plus dangereuses au monde, les forces spéciales ont pour objectif de récupérer un "colis" et de le faire passer la frontière pour l'interroger aux Etats-Unis. Mais bien évidemment, les choses vont s'avérer moins simples que prévu : les hommes du narco-trafiquant en détention sont en chasse et prêts à intervenir et à ouvrir le feu. Alors quand arrive un embouteillage monstre sur un pont, c'est l'occasion parfaite pour eux d'ouvrir le feu sur les agents américains. S'en suit une scène montée à la serpe, extrêmement sèche et tendue. Pas totalement du niveau du sauvetage de la jeune fille dans Prisoners, mais presque.
Open Bar
Cannes peut aussi se consommer tranquillement à la maison. Découvrez nos cocktails cinéphiles, spécialement concoctés pour se substituer aux films sélectionnés...
C'est un peu cliché, mais voilà un cocktail forcément muy caliente. Prenez un grand bol de Traffic pour la plongée dans le monde des narco-trafiquants mexicains (laissez-y mariner des morceaux de Benicio Del Toro). Versez-y quelques doses de Apportez-moi la tête d'Alfredo Garcia pour la vengeance personnelle dans un manoir. Enfin vous pouvez désormais rajouter quelques feuilles de Cartel, après en avoir retiré soigneusement les dialogues et le glamour toc. A servir chaud et à déguster avec un sombrero sur la tête.
Cinémojis
Pour les plus pressés, voici le film résumé en quelques émojis :
Le juste prix
Si l'on en croit le film de Denis Villeneuve, il ne fait pas bon être une femme au FBI. Le personnage joué par Emily Blunt est passif quasiment du début à la fin, elle observe, agit peu, fait des maladresses et se fait manipuler. En quelque sorte elle EST le spectateur, qui se retrouve projeté tout comme elle dans un univers violent et dont il ne maîtrise pas totalement les tenants et les aboutissants. Elle mérite donc totalement le Prix Popeye des Bronzés font du ski, qui la récompense pour son rôle de guide sympa mais un peu à l'ouest.