Cannes 2016, Jour 2 : La liste des 23
C'est un rituel tous les deux ans, l'annonce de la composition de l'Equipe de France coïncide généralement avec le Festival de Cannes. Profitons de ce jour 2 pour imaginer une sélection de cinéastes français. Spoiler : il n'y a malheureusement pas plus de lyonnais que dans celle de Didier Deschamps.
Guiraudie contrôle le ballon
Rester vertical. Le titre du nouveau film d’Alain Guiraudie est l’injonction parfaite pour un bon défenseur central. Ne pas se jeter, rester debout, comme face aux loups. Découvert à la première projection matinale, Rester vertical ne ressemble à rien d’autre qu’à un film d’Alain Guiraudie. L’histoire de Léo, un jeune scénariste fasciné par les loups qui s'éprend d’une bergère avec laquelle il a un enfant. Fuyant, Léo refuse de s’engager et perd la confiance de sa compagne qui s’en va voir ailleurs, laissant le jeune homme seul avec un bébé qu’il n’arrive pas à assumer. Le récit méandreux rappelle les premiers films du cinéaste aveyronnais. Certains regretteront peut-être l’épure formelle et narrative de L’Inconnu du lac.
Quoi qu’il en soit, cette première entrée en compétition le confirme, sans être éblouissant, Guiraudie est une valeur sûre : on peut compter sur lui dans l’axe. A ses côtés, Céline Sciamma qui joue, parait-il, libéro dans la vraie vie devrait être parfaitement à l’aise. Sur les côtés, Bonello et Audiard ont pour mission de se projeter vite vers l'avant. Deux styles bien différents, deux ailes opposées du cinéma français.
Jodie Foster se prend un petit pont
Avant d'aborder le milieu de terrain, petit détour américain dans le hors compétition. Jodie Foster, qu'on avait déjà vu ici dans des conditions similaires il y a quelques années pour Le Complexe du castor, semble ici moins inspiré. La faute surtout à un scénario grotesque indigne d'un mauvais épisode de The Newsroom. Le principal mérite du film aura certainement été de faire monter les marches à Julia Roberts.
Concours de circonstances, je n'ai pas pu vérifier par moi-même les progrès de Justine Triet dont le premier film, La Bataille de Solférino, permettait d'avoir de grands espoirs. "Il paraît que c'est très bien" comme on dit sur la Croisette. Soit. Parions sur l'avenir en la mettant sur le banc.
Bertrand Tavernier, croisé à la projection du Ken Loach, aurait certainement son avis sur ce milieu à trois avec la paire Maiwenn / Luc Besson en récupérateurs. Tandis que la réalisatrice de Polisse aurait pour mission d'harceler le porteur de balle, Besson pourrait aussi avoir un rôle complémentaire de relayeur. Rien de tel pour relancer le cinéma français que des succès au box-office. Devant, Godard, numéro 10, a gentiment décliné la Sélection Suisse. Il joue en électron libre.
Pour épauler un Desplechin positionné en pointe pour sa vivacité, deux ailiers, tôliers, mais décriés. A droite, Kechiche en fausse patte est attendu pour son réalisme et sa capacité de percussion. A gauche, Assayas devra faire parler son expérience internationale pour distribuer les meilleurs centres.
Du beau monde sur le banc de touche
Le reste de la liste compte quelques personnalités notoires dont Florent Emilio Siri, en disgrâce dans son club (Netflix) avec la série Marseille, ou Michel Hazanavicius en rédemption depuis l'échec de The Search.
En guise de troisième mi-temps : Albüm, un film turc raté, quelque part entre Ulrich Seidl et Roy Andersson, le sens de la composition en moins.
Passées les festivités inaugurales, il s'agira d'être d'attaque pour évaluer le niveau de forme de Bruno Dumont. Gardien qu'on a connu plus rugueux mais dont on vante de plus en plus la détente. Attention, pas de blague.
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18715 mai 2016 Voir la discussion...
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IMtheRookie15 mai 2016 Voir la discussion...